FACEBOOK : UN ESPACE DE LIBERTE ? Enquête de Mélanie Rousseau, Vincent Paradis et Hugo Rouat Aujourd'hui, une grande partie de la population mondiale est inscrite sur Facebook. Ce réseau social a peu à peu contaminé toute la planète. Une personne sur sept dans le monde y est désormais inscrite. L'essentiel de la jeunesse des pays développés y consacre un temps de plus en plus important. C'est une évidence, ce réseau social fascine et attire de plus en plus, mais pourquoi ? Comment est né ce réseau social ? Est-ce un véritable progrès dans l'histoire de la communication ? Et quels dangers cachés menacent les utilisateurs ? Facebook est un réseau social créé le 4 février 2004 par Mark Zuckerberg. Il permet à toute personne possédant un compte de publier des informations sous la forme de texte, images ou vidéos. C'était, à l'origine, un réseau social réservé aux étudiants d'Harvard avant de devenir accessible à tous en Septembre 2006. Mark Zuckerberg avait 19 ans lorsqu'il a créé ce site. Etudiant, il a créé et développé ce réseau interne. Il est désormais informaticien et chef d'entreprise, co-fondateur et président-directeur général du réseau social le plus connu au monde. Facebook ne cesse de compter des utilisateurs. A ce jour, il y a plus de 500 millions de membres actifs dont 50% qui se connectent chaque jour. On y compte plus de 3 milliards de photos, 1,5 millions d'entreprises possèdent une page Facebook et plus de 150 millions de personnes se connectent depuis leur mobile. (Source de juillet 2010 : www.seomanager.fr).
Le nombre d'amis moyens est de 263 pour les moins 30 ans, 206 pour les 31-50 ans et de 92 pour les plus 50 ans. Un membre de la communauté Facebook passe en moyenne une heure par jour sur le réseau. Si ce réseau social attire autant c'est avant tout parce qu'il apporte quelque chose de plus que les simples sites, blogs ou forums. Chaque utilisateur publie des informations personnelles sur son propre mur. L'ensemble de ses « amis », c'est à dire les membres de son réseau, a immédiatement accès à ses publications sur un mur commun. Ainsi, grâce à Facebook, beaucoup de personnes ont pu retrouver des amis. Les contacts sont permanents : le mur permet de brefs dialogues, l'envoi de mails, l'échange de documents mais surtout d'être tout simplement au courant de l'actualité personnelle de ses contacts, que cette actualité soit ludique, sentimentale ou professionnelle. Les jeunes s'y retrouvent souvent le soir pour dialoguer ou échanger des photos. C'est aussi un moyen pour certaines personnes de se faire connaître en diffusant leurs productions en ligne. Avec ce site, certaines associations réussissent également à recevoir des promesses de dons ou mobiliser des personnes sur une cause. Facebook est donc un accélérateur d'informations.
Facebook possède de nombreux aspects positifs, mais n'est pas dénué de dangers. Premier de ces dangers : ce réseau social provoque l'isolement en déconnectant certains utilisateurs du monde réel. Beaucoup de jeunes, et ce dès le collège, consacrent une grande partie de leur temps libre à cette activité. Ce temps gaspillé à de vains palabres pourrait être mis à profit dans des révisions scolaires ou des activités sportives et culturelles. A terme, Facebook pourrait même devenir un facteur d'échec scolaire. Une heure par jour, est une moyenne peu significative ; pour certains jeunes, il faut tripler voire quadrupler cette fréquentation quotidienne. Et pour quel usage ? La seule occupation de la majorité des utilisateurs est de regarder le profil des autres personnes. Mais perdre son temps n'est pas le seul danger. Certaines personnes ne maîtrisant pas très bien Facebook configurent mal leur profil et laissent donc un accès libre à leur mur, leurs photos et leurs vidéos. Or, de plus en plus d'employeurs se renseignent sur des candidats à un poste en consultant Google et Facebook. Certaines photos et certains messages peuvent donc nuire à l'image et porter préjudice. La rapidité de la communication et de la propagation des informations générée par ce réseau social peut entrainer de graves dérives. Les « apéros Facebook » en sont une parfaite illustration. Sur un simple appel au rassemblement, des milliers de personnes peuvent désormais se réunir n'importe où et n'importe quand, une bouteille à la main. L'exemple du grand apéro nantais du 12 mai 2010 montre bien jusqu'où peuvent aller ces rassemblements spontanés : alcoolisme, cas de comas éthyliques, violences physiques, dégradations et même un mort. Sans compter le coût de la soirée pour les contribuables.
Facebook est donc un très bon moyen de communication. C'est sûrement LE nouveau moyen de communication et d'échange d'informations du XXI siècle. Mais les traces laissées sont visibles jusqu'à la suppression de notre compte et tout ce que nous avons mis en réseau finit par nous échapper puisque notre entourage y a accès. Le grand danger numérique du siècle à venir est d'ailleurs là : la permanence des traces que nous laissons sur Internet. Facebook est donc un formidable outil pour les utilisateurs raisonnables qui réfléchissent et contrôlent leurs publications et les traces qu'ils vont laisser. Pour les autres, Facebook risque de se transformer en un Janus moderne : le visage de l'aliénation derrière caché derrière celui de la liberté.
A voir : le reportage d’”Envoyé spécial”, magazine d’information de France 2, diffusé le 25 février 2010