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REPORTAGE

LE TRAMWAY AU MANS, UN AN APRES...

Un reportage écrit et réalisé par Mélodie CLAIREAU, Elodie FUENTES MUNOZ,
Justine ORIARD et Céline RIBAUT





Comme de nombreuses agglomérations françaises, Le Mans connaît des problèmes de circulation, des
problèmes d'engorgement croissant. Embouteillages, bruits et pollutions sont le quotidien du centre-ville.
En 2004, la municipalité envisage alors la solution du tramway. Quatre longues années de travaux pour
réaménager le centre et les grands axes: améliorer la circulation mais aussi la qualité de vie.
Décembre 2008, un an après son inauguration, il est temps de faire un premier bilan du tramway manceau.
Quels sont les premiers impacts ? Les attentes des habitants et de la municipalité ont-elles été satisfaites ?
Comment ce nouveau mode de transport a-t-il modifié l'organisation de l'espace urbain ?

2 lignes, 15 kilomètres et 29 stations permettent de relier désormais Antarès et les Sablons au centre-ville
et à l'université. Le tracé emprunte plusieurs lignes de bus qui ont été redéployées. Ce sont désormais
40 000 personnes qui utilisent quotidiennement ce mode de transport. Pour ce qui est de la fréquentation,
l'objectif est largement atteint. Les chiffres sont supérieurs aux estimations. Les expériences des autres
villes montrent une augmentation du trafic de 50 % en 4 ans. Pour notre agglomération, l'augmentation
est déjà de 34 % au bout d'un an seulement. Atteindre cet objectif était crucial pour une ville aussi vaste
et embouteillée que Le Mans.
Vieille ville ouvrière, c'est l'habitat pavillonnaire qui marque le paysage urbain. L'agglomération est donc
particulièrement étendue pour une simple ville de 150 000 habitants. La vaste superficie et la tradition
automobile de la ville ont donc très tôt favorisé l'essor des transports individuels aux dépends du transport
collectif. Conséquence: le centre-ville était quotidiennement embouteillé et les bouchons ne cessaient de
s'allonger au fil des années.
Une partie des problèmes de flux et de stationnement sont désormais résolus par le tramway. Mais,
comme le précise Olivier Cloatre, responsable du projet tramway à la municipalité du Mans,
"les espaces
de stationnement jouent leur rôle de façon variable. La fréquentation du parking d'Antarès est satisfaisante.
Ce n'est pas encore le cas pour ceux de l'Espal et de l'Université".
L'habitude n'a pas été prise par les
habitants des communes du nord-ouest du département qui continuent de se garer en ville, notamment
sur le parking de l'hôpital, ce qui gêne les riverains et les usagers.
En modifiant la circulation, le tramway fluidifie la circulation mais génère parfois de nouveaux espaces
d'engorgement. Traverser Pontlieue aux heures de pointe est ainsi devenu une mission périlleuse.
Les accidents sont fréquents et les bouchons plus nombreux qu'auparavant, ce qui oblige le service
du tramway à repenser son plan de circulation.
Fluidifier la circulation n'était pas le seul objectif de cet onéreux chantier. Le coût du projet s'élève
en effet à près de 250 millions d'euros. Les retombées économiques sont-elles à la hauteur de ces
investissements ?
La conjoncture économique de 2008-2009 ne facilite pas leur évaluation. Cependant, certains commerçants
tirent déjà profit du tramway. La gérante de "Ludivine coiffure", salon situé au coeur de l'avenue Jaurès,
déclare que l'arrêt situé juste en face de sa vitrine a mis en valeur son institut et augmenté la fréquentation.
Autre signe du dynamisme généré par le tramway, de nombreux magasins ont profité de la fin des travaux
pour refaire leur devanture, preuve qu'Il y a des clients à attirer le long de la ligne. De même, plusieurs
entreprises projettent de s'installer dans les zones d'activité de l'université et d'Antarès.
Cependant, comme le répète Olivier Cloatre:
"l'aspect économique n'était pas l'unique objet du projet.
Le principal objectif était de valoriser la ville par un très bel objet: le tramway".
Les grands axes ont été
réaménagés. Moins de routes, moins d'arbres et une ville désormais offerte aux regards. Les Manceaux
redécouvrent leur ville. Des coulées vertes, des espaces piétonniers plus nombreux et une ville que l'on
prend le temps de contempler. Une ville où l'on respire également mieux grâce à la réduction du trafic
automobile. Moins de voiture, ce sera beaucoup moins de CO2, en tout cas lorsque les objectifs de
fréquentation seront complètement atteints.
Regarder et vivre autrement l'environnement urbain est une obsession de la municipalité. Le tramway
s'inscrit dans cette politique culturelle de la ville, au même titre que les Chimères, les jeux d'éclairages
sur les murailles et la cathédrales ou l'exposition des Monumentoiles sur une place de la République
dédié à l'Art grâce au tram'.

Au bout d'à peine un an, les objectifs ont déjà été en grande partie atteints. Les populations urbaines
semblent plébiscité ce mode de transport rapide, régulier et écologique. Une 3e et une 4e ligne sont
d'ores-et-déjà en projet. Sans doute pas sous la forme d'un tramway mis d'un BHQS (Bus à Haute
Qualité de Services), avec des voies de circulation réservées, à la façon dues Busway de l'agglomération
nantaise. Outre ces deux villes ligériennes, Strasbourg, Marseille, Grenoble, Bordeaux ou Lille se sont
déjà dotées de ce transport citoyen, seul capable de résoudre à la fois les problèmes de congestion et
de pollution des centres-villes.