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THEATRE

BORGES vs GOYA, par Matthieu DESMAROUX

Par la compagnie Akte
Mise en scène: Arnaud Troalic
Avec: Arnaud Troalic, Julien Flament
Collage à partir des textes
Borgès et Goya de Rodrigo Garcia

On entre dans la salle. Sur scène, une voiture rouillée d'un côté, un canapé de l'autre, le tout séparé
Par une règle luminescente qui coupe l’espace en deux. Un comédien d'un côté, son collègue de l'autre.
Soudain l'homme au canapé s'écrie en espagnol: «Je préfère que ce soit Goya qui m'empêche de
dormir plutôt que n'importe quel enfoiré ». Comment le comprenons-nous ?
Cette pièce est sous-titrée ou plutôt surtitrée. Elle se poursuit en racontant l'histoire de deux hommes,
l'un voulant faire découvrir des tableaux de Goya (un peintre sourd) à ses enfants qui préfèrent aller
à DisneyLand, l'autre désirant à tout prix rencontrer Borges (un écrivain aveugle). Jusqu'ici, rien de
bien surprenant (quoi que ...). Mais les questions fusent dans nos esprits au moment où l’un des
comédiens se déshabille, poursuit la pièce en jouant nu, le visage couvert d’un masque de loup.
Il se rhabille, mais le délire continue. A l'arrière plan, sur un écran, un lapin en peluche s’agite et
se fait presser la tête par un gant en caoutchouc vert. Quelques instants plus tard l'un des comédiens
Monte sur le toit de la voiture en l'aspergeant copieusement d’eau à l’aide de son arrosoir, puis nous
assistons à une sodomie à peine simulée.
Oui. C'est ... Surprenant !
Aucun tabou dans cette pièce où le langage débridé flirte souvent avec le vulgaire. On assiste alors
à une véritable explosion des codes du théâtre. Mais la pièce se déroule, «normalement», et arrive
jusqu'à la fin. Les comédiens se taisent, la lumière reste allumée. Le public attend. Se passent une,
puis deux minutes, tout le monde se regarde et personne ne comprend. Que va t-il advenir de l’acteur
caché depuis tout ce temps sous la moquette? Un spectateur tente d'applaudir, tout le public fait de
même, et c'est à ce moment que les comédiens se décident enfin à saluer.
Ha-llu-ci-nant !
C'est le public qui décide quand finit la pièce. Lorsqu'on sort de la salle, on a les neurones en compote,
les yeux qui piquent, et on remercie Rodrigo Garcia et Arnaud Troalic de nous avoir donné un exemple
très représentatif du théâtre contemporain... très contemporain.