ONZE DEBARDEURS d’Edward BOND, par Laura MARTINEAU et Laura POTIER
En utilisant un fait divers comme point de départ, Edward Bond, narre dans Onze Débardeurs, l'histoire d'un adolescent sans repère, ayant perdu jusqu'à la parole. Se murant dans le silence, la violence semble être son unique moyen de communication. Du livre, au professeur, qui recevra l'ultime coup de couteau, la pièce met en scène la descente aux enfers du protagoniste, enfers représentés par la guerre. Le metteur en scène, Didier Lastère, a choisi un espace scénique bi-frontal fait de deux gradins en vis à vis qui permet aux spectateurs de se sentir plus proches des comédiens et de l’action. Il a aussi beaucoup misé sur les effets sonores et lumineux. L'éclairage, très représentatif, nous permet de nous fondre rapidement dans l'histoire notamment lors de la scène "Leçon", et sa lumière rouge vive symbolisant la violence, lumière que l’on retrouve dans la scène finale: couleur du sang versé. L'adolescent reste muet pendant une grande partie de la pièce et il pousse son premier cri lors de cette "leçon" de mort, procurant alors une vive émotion. Les jeux sonores, les coups de feu tirés à plusieurs reprises, surprennent aussi le spectateur. La musique nous plonge dans une atmosphère angoissante, les paroles de la directrice reviennent, en écho, du passé pour nous faire hésiter entre le rêve et la réalité. On soulignera un décor très mobile mettant en évidence les différents lieux de l'histoire grâce aux sols qui se déroulent. Cependant, la scène du "Toit" peut s'avérer lassante: le long monologue qui la constitue risque de faire décrocher le spectateur. Un petit bémol encore à propos de la scène "Leçon" où l'instructeur se montre d'une dureté implacable envers l'adolescent. Malgré un éclairage et des effets sonores poignants elle se révèle très
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