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LIVRES

3 ENFANTS, 3 ROMANS, 3 AUTEURS

“Allez France !” de Janine BOISSARD
(lecture de Gwendoline ANGERS, Laura MARTINEAU, Jessica DEPROST, Thomas LEBOULAIRE et Olivier VANDERRUSTEN)

Auteur de nombreux best-sellers comme L’Esprit de famille, Une Femme en blanc, Marie-Tempête
ou encore La Chaloupe, Janine Boissard est l’une des romancières françaises les plus populaires.
La voilà qui prête sa plume à une petite fille, dans son dernier ouvrage
Allez France !
Petite fille de neuf ans, France, issue d’une famille monoparentale, est confrontée à une mère qui
n’éprouve pour elle que de l’indifférence et, surtout, à des problèmes actuels. De plus, elle n’a pas
la langue dans sa poche.
On appréciera le style et la simplicité avec lesquels l’auteur écrit, bien que le vocabulaire dit « d’jeun’s »
soit un peu trop stéréotypé. Une oeuvre donc agréable et facile à lire, à la portée de tous, abordant
beaucoup de sujets d’actualité comme l’obésité, l’homoparentalité, la polygamie ou encore la drogue.
Cependant, la voix d’adulte se fait parfois sentir, et le vécu de l’auteur est un peu maladroitement
dissimulé. Des réactions un peu trop adultes, nuisant à la crédibilité de l’oeuvre, lorsque l’héroïne

est censée n’avoir que neuf ans. Cela pourra en dissuader certains de lire les dernières pages.

“La première marche” d’Isabelle MINIERE
(lecture de Laura POTIER et Anaïs COTTEREAU)

La Première Marche est le sixième roman d’Isabelle Minière publié en 2007 chez Le Dilettante.
Isabelle Minière est née en août 1961, elle exerce le métier de psychologue. C’est après son
séjour de quatre ans en Chine qu’elle trouve l’inspiration pour écrire ses premiers textes.
Ses livres ont souvent un intérêt pour la famille. La première Marche est une histoire simple et
bouleversante, marquée par le manque d’affection et l’ignorance d’une mère pour sa fille.
« La petite » - c’est ainsi qu’on l’appelle - ne veut pas s’avouer que ses parents ne l’aiment
pas. Pourtant, certaines évidences sont frappantes: son père, trop occupé par son travail,
ne lui accorde aucune attention, et sa mère préfère s’occuper de son petit frère. Pour combler
sa solitude, la petite s’assied sur l’escalier afin de réfléchir et analyser ce qu’elle ressent.
Isabelle Minière nous fait comprendre que la vision d’un enfant est bien différente de celle
d’un adulte. Un enfant perçoit les choses banales avec plus d’importance. Ainsi, quand elle
Mange l’orange: « la troisième orange (...) si cruelle à manger atterrit dans son assiette ».
La façon dont la petite voit les choses est très négative et se répercute sur son sommeil:
elle fait souvent des cauchemars avant de s’endormir, elle rêve que sa mère vient la cajoler
dans son lit.
Finalement, à la fin de ce roman, ces cauchemars se terminent quand la petite apprend à lire.
Ainsi, elle se sent transportée dans un autre monde. La lecture prend la place de l’escalier où
elle s’installait pour s’évader. Dans ce roman, les personnages ne sont pas nommés, sauf
« Géraldine », la copine de la « petite » qui, contrairement à celle-ci, a une vie heureuse et
épanouie. Le roman ressemble étrangement à l’enfance d’Isabelle Minière: ses parents
n’étaient pas très gais et sa mère était sévère. Elle aussi a trouvé dans la lecture un moyen
d’évasion. On peut conseiller ce roman aux parents pour qu’ils n’oublient pas qu’un jour ils
ont été des enfants. Arrivé à la fin de ce voyage rempli d’émotion, on ne peut qu’apprécier

le grand talent d’Isabelle Minière.

“No et moi” de Delphine DE VIGAN
(lecture d’Aurélie TORCHE et Antoine DRONNE)


Delphine de Vigan, auteur de quatre romans, Jours sans faim (2001, sous le pseudonyme
de Lou Delvig),
Les jolis garçons (2005), Un soir de décembre (2005), vient de publier
No et moi. Ce dernier roman nous parle d’une petite fille de treize ans, Lou Bertignac,
meilleure élève de sa classe de seconde. Un jour, Lou doit faire un exposé. Elle choisit
de s’intéresser au parcours d’une jeune femme SDF. Comme à son habitude, elle se
rend à la gare d’Austerlitz, afin « d’observer l’émotion des personnes », comme elle dit.
Lou est interpellée par No, 18 ans, SDF depuis plus d’un an et qui lui demande « une clope ».
Une réelle histoire d’amitié naît alors entre elles sans que l’une ne l’avoue vraiment à l’autre.
A travers ce roman, le lecteur découvre la vie quotidienne de No, faite d’inquiétudes
et de « galères »: Où dormir ? Comment se débrouiller pour manger ? Comment se
protéger des agressions ? L’auteur nous raconte ainsi la plongée dans la misère qui
Conduit No à l’oubli de soi: pas assez présentable pour trouver du travail, pas de travail
pas d’argent, pas d’argent pour être présentable. Seule Lou lui permet de conserver un
semblant de vie sociale, de croire qu’elle existe parce que quelque un peut penser à elle.
Lou est une sorte de parenthèse apaisante dans sa vie jusqu’au moment où cette histoire
d’amitié prend fin, sur le quai d’une gare. Leurs chemins se séparent définitivement comme
Pour nous dire que le monde de Lou et celui de No ne pouvaient cohabiter, malgré l’espoir.
Une fin qui peut sembler brutale, loin du « happy end » que l’on serait tenté d’attendre mais,
finalement, la seule fin possible et crédible.
Dans ce récit, on appréciera le point de vue adopté, le point de vue que Lou porte sur le
monde teinté à la fois de naïveté et de lucidité, le style de l’auteur, son écriture légère qui
Parvient à nous toucher sans pour autant tomber dans le pathétique.
Ce roman, malgré la gravité du sujet qu’il aborde, ne peint pas seulement la noirceur du
Monde de la rue, avec sa violence. On y perçoit, par moments, des petits sourires, des
touches humoristiques qui allègent le récit comme lorsque Lou se demande dans quel
sens il faut tourner la langue pour embrasser. Delphine de Vigan n’oublie donc pas de
procurer du plaisir au lecteur sans pour autant chercher à le séduire.