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LITTERATURE & SOCIETE - 2nde

DES MOTS CONTRE LA PEINE DE MORT


Article de Flora Roboam, Mélina Duchemin, Céline Simsek, Mourad Ozdykhanov, Ahmed Saïd

Depuis longtemps la peine de mort est un moyen de faire disparaître une personne qui représente
un danger pour la société. Ce n'est qu'à partir du XIXe siècle que de nombreux écrivains comme
Victor Hugo, Jean Genet, Albert Camus, Robert Badinter ainsi que des associations telles
qu'Amnesty international se sont battus et se battent encore contre la peine de mort, car aujourd'hui
ce problème persiste et reste présent dans nos civilisations modernes...
Beaucoup de pays le pratiquent encore comme les États-Unis, La Chine, l'Égypte, ou même Cuba.

Le combat des écrivains:

« Partout où la peine de mort est prodigué, la barbarie domine; partout ou la peine de mort est rare,
la civilisation règne »
(Victor Hugo )

Victor Hugo a été un grand écrivain qui a combattu toute sa vie la peine de mort. Il utilise notamment
son statut politique lors de congrès, mais aussi dans des œuvres de fictions.
Le dernier jour d'un
condamné
(1829) se présente comme les vingt-quatre dernières heures de son existence durant
lesquelles il relate ce qu’il a vécu depuis le début de son procès jusqu’au moment de son exécution,
soit environ six semaines de sa vie.
Claude Gueux (1834) raconte l'histoire d'un pauvre ouvrier
qui vola du pain et eut une peine de 5ans de prison. Il y rencontra un ami dont on le sépara quelques
semaines après. Pour se venger des maltraitances causées par le directeur, il décide de le tuer.
Après ce meurtre, il est condamné à mort. Dans ces deux ouvrages, il exprime ses sentiments
à travers un personnage pour mettre en scène son combat.
Victor Hugo avait de nombreux arguments contre la peine de mort. Pendant son enfance il a été
témoin d'une mise à mort, c'est là que son combat contre celle-ci commence. En grandissant,
il prend conscience que beaucoup de personnes condamnées à mort sont ensuite jugées innocentes
ce qui l'indigne. La violence n'est pas la solution contre la violence. De plus la peine de mort est une
violation des droits fondamentaux de l'être humain. La vie de chaque individu doit être respectée,
personne ne devrait disposer de la vie d'un homme entre ses mains.

De même,
Albert Camus s'est engagé contre la peine de mort. En effet,le père de Camus avait
assisté à une exécution publique et en revint malade ce qui a déterminé Albert Camus à mener
son combat contre la peine de mort :
l'Etranger 1942, Réflexions sur la guillotine 1947, Réflexions
sur la peine capitale
1957.
Le roman
l' Etranger met en scène un personnage-narrateur, Meursault, vivant en Algérie Française.
Il vient d'apprendre que sa mère est décédée et va assister à ses funérailles, en donnant l'impression
que son deuil lui est indifférent. A la suite d'une bagarre de Meursault et de son ami Raymond
contre des arabes, Meursault tue l'un des arabes sans le vouloir alors qu'il avait empêché
auparavant Raymond de le faire. C'est ainsi que Meursault est jugé puis condamné à mort.
Cependant il ne s'explique pas lui-même son geste.
Dans les premières pages de
Réflexions sur la guillotine (1957), Albert Camus veut faire ressentir
l'absurdité de la situation et illustre aussi son combat.

« Peu avant la guerre de 1914, un assassin dont le crime était particulièrement révoltant
(il avait massacré une famille de fermiers avec leurs enfants) fut condamné à mort à Alger.
Il s'agissait d'un ouvrier agricole qui avait tué dans une sorte de délire du sang, mais aggravé
son cas en volant ses victimes. L'affaire eut un grand retentissement. On estima généralement
que la décapitation était une peine trop douce pour un pareil monstre. Telle fut, m'a-t-on dit,
l'opinion de mon père que le meurtre des enfants, en particulier, avait indigné. L'une des rares
choses que je sache de lui, en tout cas, et qu'il voulut assister à l'exécution, pour la première
fois de sa vie. Il se leva dans la nuit pour se rendre sur les lieux du supplice, à l'autre bout
de la ville, au milieu d'un grand concours de peuple. Ce qu'il vit, ce matin-là, il n'en dit rien
à personne. Ma mère raconte seulement qu'il rentra en coup de vent, le visage bouleversé,
refusa de parler, s'étendit un moment sur le lit et se mit d'un coup à vomir. Il venait de découvrir
la réalité qui se cachait sous les grandes formules dont on la masquait. Au lieu de penser aux
enfants massacrés, il ne pouvait plus penser qu'à ce corps pantelant qu'on venait de jeter sur
une planche pour lui couper le cou.
Il faut croire que cet acte rituel est bien horrible pour arriver à vaincre l'indignation d'un homme
simple et droit et pour qu'un châtiment qu'il estimait cent fois mérité n'ait eu finalement d'autre
effet que de lui retourner le cœur. Quand la suprême justice donne seulement à vomir à l'honnête
homme qu'elle est censée protéger, il paraît difficile de soutenir qu'elle est destinée, comme ce
devrait être sa fonction, à apporter plus de paix et d'ordre dans la cité. Il éclate au contraire
qu'elle n'est pas moins révoltante que le crime, et que ce nouveau meurtre loin de réparer
l'offense au corps social, ajoute une nouvelle souillure à la première ».



Jean Genet est lui aussi un poète qui menait un combat contre la peine de mort.
Il a écrit un poème appelé « 
Un condamné à mort ». A travers ce poème, Jean Genet veut faire
ressentir aux lecteurs les sentiments d'un condamné à mort qui veut passer ses derniers instants
avec sa bien-aimée. Celui-ci a aussi été adapté en chanson par les interprètes Jeanne Moreau
et Étienne Daho.



D’autres formes de combats:

Robert Badinter avocat célèbre, est connu pour s'être battu contre la peine de mort mais aussi
en faveur de la réinsertion des détenus. Son combat a vraiment commencé après l'exécution
de Roger Bontems le 28 novembre 1972. Il obtient l'abolition en France, le 30 septembre 1981,
en tant que Garde des Sceaux.
« Guillotiner, ce n'était rien d'autre que prendre un homme et le couper, vivant, en morceaux »
Il écrira un ouvrage appelé
Abolition qui décrit son long combat politique de 9 ans pour l'abolition
de la peine de mort en France. Cet ouvrage est aussi un témoignage d'un homme qui confesse
ses émotions, son enthousiasme et ses doutes.

Amnesty International a été créée le 19 novembre 1960 par la volonté de l'avocat britannique
Peter Benenson, qui a lu un article concernant deux étudiants portugais condamnés à sept ans
de prison pour avoir porté un toast à la liberté. Afin de mobiliser l'opinion publique, il pense
aussitôt à une pression internationale, c'est ainsi que cette association est née.
Amnesty International continue de demander l'abolition totale de la peine de mort dans le monde.
Cette association s'oppose à la peine capitale mais ne cherche pas à faire preuve d'irrespect
vis-à-vis des victimes de crimes violents et de leur famille.
A la fin du siècle dernier, trois pays seulement ont aboli la peine capitale pour tous les crimes.
Aujourd'hui, au 21ème siècle plus de la moitié des pays du monde ont aboli ce châtiment en droit
ou en pratique. Malheureusement, de nombreux pays dans le monde pratiquent toujours la peine
de mort en dépit de tous ces efforts.